La Commission européenne propose de surtaxer les BEV chinoises
On a vu récemment que les marques chinoises occupent 2,5% du marché européen (30 pays) au premier quadrimestre 2024 et 8,5% du marché européen des BEV. D’autre part, Inovev a analysé que, même dans le cas particulier du marché français sur lequel ont été stoppées les subventions sur l’achat de modèles importés de Chine, les voitures chinoises demeuraient actuellement compétitives.
 
Aujourd’hui, ces voitures risquent d’être moins compétitives car la Commission européenne vient de proposer d’augmenter leurs droits de douane en raison de 'subventions jugées déloyales' qui seraient attribuées aux constructeurs chinois exportant leurs voitures 100% électriques en Europe. Ces subventions permettraient de les rendre moins chères que leurs concurrentes européennes, ce qui fausserait le marché. Cette proposition fait suite à une enquête réalisée par la Commission européenne pour vérifier l’existence et quantifier ces 'subventions déloyales' dont bénéficieraient les constructeurs chinois, ce qui causerait un grave préjudice économique pour les constructeurs européens.
 
Le système proposé par la Commission européenne a pour but de mettre en place une taxation différente pour chaque constructeur, par exemple de 17,4% pour BYD, de 20% pour Geely ou de 38% pour SAIC (MG), les marques chinoises les plus vendues en Europe. La surtaxe serait de 21% pour les constructeurs ayant collaboré à l’enquête et de 38% pour ceux n’ayant pas collaboré à l’enquête.
 
Les autorités chinoises ont vertement critiqué cette proposition, l’accusant d’être une mesure protectionniste, et les constructeurs allemands sont aussi très critiques, pointant les effets négatifs de ces mesures, car ceux-ci pourraient subir une réponse analogue de la part des autorités chinoises alors que l’Allemagne a exporté 250 000 voitures vers la Chine en 2023, soit plus de 97% des exportations européennes d’automobiles. A noter également que près de 5 millions de véhicules européens sous licence sont fabriqués en Chine (voir diapositive suivante). Ces mesures pourraient accélérer la construction d’usines de constructeurs chinois en Europe et au seuil de l’Europe, le basculement des constructeurs chinois vers le thermique ou l’hybride rechargeable voire une surtaxe sur les véhicules européens importés en Chine (350 000 unités en 2023) principalement allemands (250 000 unités en 2023).
La voiture la plus produite au Japon en 2023 est le Toyota RAV4
Le Japon est aujourd’hui le quatrième producteur mondial de véhicules (VP+VUL), derrière la Chine, l’UE et les USA, avec 9 millions de VP+VUL produits en 2023.
 
On note au Japon une distorsion évidente entre le marché automobile (ventes) qui privilégie l’acquisition de petits véhicules que l’on nomme les Kei cars (proches des véhicules européens de segment A) et la production automobile qui privilégie les SUV de milieu de gamme. Pourquoi cette distorsion spécifique ?
 
Tout simplement parce que les Kei cars ne s’exportent pas et se cantonnent uniquement au marché intérieur japonais (alors même qu’il peut exister une demande : exemple de l’Inde ou sont vendus 500 000 à 600 000 Kei cars par an produits localement). Par contre les SUV de milieu de gamme s’exportent en masse vers les pays du monde entier.
 
Les véhicules les plus produits au Japon en 2023 – comme durant les années précédentes – sont ainsi le Toyota RAV4 (375 000 unités) et le Mazda CX5 (350 000 unités). Les Subaru Forester (265 000 unités), Subaru Crosstrek (175 000 unités), Lexus NX (155 000 unités) et Nissan X-Trail (153 000 unités) figurent aussi parmi le Top 10.
 
On compte six SUV dans le Top 10 en 2023.Deux berlines Toyota (Corolla : 268 000 unités et Prius : 171 000 unités) et un monospace Toyota (Noah : 194 000 unités) figurent également dans le Top 10, au même titre que le Honda N-BOX (le Kei car le plus vendu au Japon) qui atteint un volume de production de 230 000 unités en 2023. Aucun modèle Daihatsu ou Suzuki n’est présent dans le Top 10, ces deux marques étant spécialistes des Kei cars qui ne sont pas exportés et produits en quantité relativement limitée pour le marché japonais.
Jeep remplacera la Renegade en 2027
La Jeep Renegade de segment B a été lancée en 2014 et son cycle de vie arrive à échéance en 2026, après une carrière commerciale exceptionnellement longue qui aura duré douze ans. Sa remplaçante sera présentée en 2026 et commercialisée à partir du début de l’année 2027. La Jeep Renegade lors de son lancement fut le plus petit des modèles de la marque Jeep (ce n’est plus le cas depuis 2023, car l’Avenger est encore plus courte : 4,08 m contre 4,24 m).
 
La Renegade avait été conçue à l’époque où Fiat avait pris le contrôle du groupe Chrysler propriétaire de la marque Jeep, créant ainsi le groupe FCA. Sa mission était de plaire aussi bien au public américain et européen, et donc sa commercialisation était prévue pour les marchés des deux côtés de l’Atlantique. Mais sa fabrication avait été prévue chez Fiat sur le site de Melfi (Italie) qui allait devoir produire le modèle pour le marché américain et le marché européen. La Jeep Renegade reçut un bon accueil des deux côtés de l’Atlantique puisque le modèle atteignit jusqu’à 200 000 unités vendues par an dont 100 000 en Europe et 100 000 aux Etats-Unis.
 
Mais sans doute en raison d’une concurrence accrue dans la catégorie des SUV de petit format  et d’un remplacement tardif, les ventes du Jeep Renegade ont chuté à partir de 2019, passant de 200 000 unités en 2018 à 125 000 en 2020 et 85 000 en 2023. La baisse des ventes a eu lieu aussi bien en Europe qu’en Amérique du Nord.
 
Sa remplaçante (électrique et thermique) dont le démarrage en production est prévu pour 2026 utilisera cette fois la plateforme Smart Car des Citroën C3, Fiat Grande Panda et Opel Frontera (alors que la Renegade actuelle utilise une ancienne plateforme Fiat). Du coup, le nouveau modèle pourrait coûter moins cher à produire que la Jeep Avenger basée sur une plateforme plus chère (CMP1), que ce soit en motorisation thermique ou 100% électrique).
Marché automobile russe : croissance en 2023 et en 2024
Le marché automobile russe qui évoluait entre 100 000 et 170 000 véhicules par mois avant 2022, ce qui correspond à un volume de 1 600 000 à 1 800 000 unités par an entre 2017 et 2021, a brutalement chuté lors du déclenchement du conflit avec l’Ukraine en février 2022. Rapporté à la population de la Russie (près de 150 millions d’habitants), ce volume d’immatriculations de véhicules reste faible puisqu’il équivalait à peu près à celui de la France ou de l’Italie qui sont 2,5 fois moins peuplées que la Russie.
 
L’année 2022 a été marquée par un volume d’immatriculations très bas en Russie, de l’ordre de 40 000 à 60 000 par mois, soit 2,5 fois moins que durant les cinq années précédentes.
 
L’année 2023 a enregistré un net progrès sur 2022, avec un volume d’immatriculations compris entre 40 000 et 100 000 par mois, les meilleurs chiffres étant enregistrés vers la fin de l’année, entre septembre et décembre. Le total annuel pour 2023 a atteint 937 081 véhicules contre 687 370 en 2022, ce qui représentait une hausse de 36% mais une baisse de 44% par rapport à 2021, avant le déclenchement du conflit entre l’Ukraine et la Russie.
 
Sur les six premiers mois de 2024, les immatriculations progressent encore de 95% par rapport aux six premiers mois de 2023. Un marché de près de 1 500 000 unités pourrait être atteint sur l’ensemble de l’année 2024, contre 1 666 780 unités en 2021 et 1 598 825 en 2020. Depuis 2022, le marché automobile russe semble donc avoir repris de nouvelles forces, mais sans les constructeurs européens. Sur les six premiers mois de 2024, les constructeurs chinois détiennent en effet 61% de ce marché.
Inovev prévoit 150 000 unités par an de la nouvelle Fiat Grande Panda
Le groupe Stellantis a présenté la nouvelle Fiat Panda rebaptisée Grande Panda, en raison de ses dimensions revues à la hausse (elle passe de 3,65 m à 3,99 m), abandonnant ainsi le segment A au profit du segment B comme la Citroën C3 dont elle reprend la plateforme Smart Car qu’utilisent également les récentes Citroën C3 Aircross et Opel Frontera. Cette plateforme a été développée rappelons-le pour les modèles à bas prix du groupe Stellantis, pour concurrencer les modèles Dacia du groupe Renault.
 
La nouvelle Fiat Grande Panda (qui coexistera avec l’ancienne Panda) sera produite en Serbie sur le site de Kragujevac (un ancien site Zastava repris par Fiat en 2012) et non pas en Italie comme l’ancienne Panda.
 
Le nouveau modèle se différencie visuellement davantage de la récente Citroën C3 qu’on aurait pu le penser. Il reprend en effet certains thèmes esthétiques de la première Fiat Panda sortie en 1980. Légèrement plus courte que la Citroën C3 (3,99 m contre 4,01 m), elle en reprend les moteurs, à savoir un bloc essence mild-hybride 48V de 100 ch (73,5 kW) et un moteur 100% électrique de 113 ch (83 kW) associé à une batterie de 44 kWh. L’autonomie de la version 100% électrique sera du même ordre que celle des Citroën C3 et Citroën C3 Aircross dotées du même moteur et de la même batterie LFP soit 320 km selon le cycle WLTP.
 
Inovev table sur 150 000 unités par an de la nouvelle Fiat Grande Panda dont 40% de versions électrique en 2030.
 
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