Le marché européen des véhicules particuliers (29 pays) a baissé de 4% en 2022 par rapport à 2021
Le marché européen (Union Européenne + Grande-Bretagne + Suisse + Norvège) des voitures particulières a reculé de 4% en 2022 par rapport à 2021, alors qu’il avait déjà baissé de 1,5% en 2021 par rapport à 2020 et de 24,3% en 2020 par rapport à 2019. En 2022, il s’est vendu 11 287 005 voitures particulières en 2022 dans cette région, contre 11 775 357 unités en 2021 et 15 793 245 unités en 2019 qui avait marqué un pic d’immatriculations après la crise de 2008-2009.
 
Les chiffres de 2022 retombent au niveau du marché européen de 1993. Après la forte chute du marché en 2020, due à la crise sanitaire, on ne constate aucun début de rattrapage ni en 2021 ni en 2022.
 
Les constructeurs automobiles ont insisté sur les difficultés d’approvisionnement, dues à la crise des semi-conducteurs puis aux conséquences de la guerre en Ukraine. Ce sont effectivement des facteurs à prendre en compte, mais cela s’inscrit dans un contexte européen où la demande en véhicule neuf est en attente. Autrement dit, la clientèle particulière et, dans certains cas, professionnelle ne souhaitent par renouveler leurs véhicules pour différentes raisons (contexte économique incertain, flou sur la fin des véhicules thermiques,…)
 
De plus, certains constructeurs généralistes ont clairement fait le choix de privilégier des véhicules à plus fortes marges, quitte à en vendre moins. Ceci se traduit notamment par l’arrêt des ventes des voitures de segment A et par l’orientation de la clientèle vers les modèles les plus chers. Le basculement en cours vers le 100% électrique joue aussi un rôle primordial vers des voitures de plus en plus chères. Le cas le plus typique est Ford Europe qui va réduire jusqu’à zéro le volume de production des Fiesta et Focus pour orienter sa production vers une gamme 100% électrique. La conséquence de cette politique est une difficulté pour une partie de la clientèle de renouveler son véhicule qu’elle devra conserver plus longtemps, sauf si le prix des voitures électriques baissait drastiquement.
Toyota devient la seconde marque la plus vendue en Europe en 2022
Au niveau des marques, le marché européen a enregistré en 2022 une petite évolution. La marque Volkswagen reste indétrônable (1 197 455 unités) mais la marque Toyota (766 769 unités) supplante la marque Peugeot (619 173 unités) en partie en raison du renouvellement de la Toyota Aygo alors que la Peugeot 108 a disparu. Mais le lancement de la Yaris Cross a également joué un rôle important dans le développement des ventes du constructeur japonais. En outre, la marque Peugeot se fait dépasser par les constructeurs Premium BMW (646 538 unités) et Mercedes (634 697 unités) dont la clientèle ne craint pas à priori les tarifs élevés.
 
Le constructeur Premium Audi (614 545 unités) talonne d’ailleurs la marque Peugeot qui tombe en 2022 de la seconde place à la cinquième place. La marque Renault tombe de la cinquième place à la septième. A contrario, Kia (542 423 unités) passe de la onzième place à la huitième. Hyundai (518 566 unités) conserve sa dixième place. Le coréen est supplanté par Skoda (538 623 unités) qui perd pourtant une place. Ford (516 614 unités) tombe de la neuvième à la onzième place. Dacia (475 511 unités) passe de la quinzième place à la douzième, compensant un peu le déclin de la marque Renault. Opel (428 145 unités) tombe de la douzième à la treizième place. Ces 13 marques représentent près des 3/4 du marché européen en 2022.
 
Il est aussi intéressant de noter que Tesla a vendu 231 324 voitures 100% électriques sur le marché européen en 2022, et que l’ensemble des constructeurs chinois (Volvo non inclus) réalise un volume de 194 337 unités l’an dernier, contre 82 397 en 2021, ce qui démontre un dynamisme de ces marques, surtout dans un marché global en baisse. La pertinence de ces marques est qu’elles s’attaquent aux prix les plus bas du marché, ce qui peut intéresser une certaine partie de la clientèle européenne.
Le marché russe des véhicules particuliers s’effondre de 58,8% en 2022 par rapport à 2021
Le marché russe des voitures particulières s’est effondré de 58,8% en 2022 par rapport à 2021, à 687 370 unités contre 1 666 780, et cette forte chute observée est liée directement au conflit qui oppose l’Ukraine à la Russie. Cet situation a provoqué l’arrêt des exportations de voitures européennes vers la Russie et l’arrêt de la production des usines fabriquant des voitures européennes en Russie, qui s’est ensuite élargi aux constructeurs japonais comme Toyota ou Nissan. Seuls les constructeurs coréens sont restés (Hyundai, Kia). Les constructeurs américains (GM, Ford) avaient quitté le territoire russe il y a déjà plusieurs années.
 
Une des conséquences du départ des constructeurs européens et japonais a été la séparation de la marque Lada (Avtovaz) du groupe Renault-Nissan ainsi que la résurrection de Moskvitch sur les bases de Renault Russia.
 
Par conséquent, les constructeurs qui se sont maintenus dominent le marché russe, notamment les marques chinoises qui ont vu leur part de marché passée de 7% en 2021 à 20% en 2022 (soit un triplement de leur part de marché), mais leurs volumes de ventes est néanmoins également en baisse.
 
Si le conflit entre l’Ukraine et la Russie se poursuit en 2023, il est certain que la part des constructeurs chinois va encore progresser fortement pour atteindre environ 40% cette année, ce qui représentera un doublement de leur part de marché, sans même parler des nouvelles Moskvitch qui sont des voitures chinoises rebadgées.
Le marché européen des véhicules légers devrait être en très légère hausse en 2023
Le marché européen (Union Européenne + Grande-Bretagne + Suisse + Norvège) des véhicules légers (particuliers et utilitaires) a reculé pour la troisième fois consécutive en 2022 (-6% par rapport à 2021) à 12,9 millions d’unités. Mais ce marché est-il condamné à décliner une nouvelle fois en 2023 ? Inovev a établi trois scénarios de prévisions pour 2023 : Un scénario bas dans lequel le marché est quasi stable (-0,7%), un scénario de référence avec un marché en très légère hausse (+1%) et un scenario haut avec une hausse notable de 4%.
 
On peut observer que la situation très médiocre du premier semestre 2022 (par rapport au premier semestre 2021) s’est grandement améliorée au second semestre. La relance a commencé en août (+3,4%) et s’est amplifiée en septembre (+7,9%), en octobre (+14%), en novembre (+17,6%) et en décembre (+14,7%).
 
Fondamentalement la dynamique du marché ne devrait pas radicalement changer en 2023 par rapport à 2022, compte tenu de l’environnement économique et politique qui ne devraient pas évoluer fortement cette année. Nous devrions donc être amené à atteindre un volume légèrement supérieur à 13 millions d’unités dans notre scénario de référence. Un chiffre encore éloigné des 17,3 millions atteints en 2019. Une croissance plus soutenue du marché pourrait toutefois intervenir à partir de 2024 avec une hausse prévue de 5 à 6%.
 
En ce qui concerne les ventes de xEVs en Europe, Inovev estime que pour 2022 environ 1,4 million de BEV ont été vendus ainsi que 930 000 PHEV et 920 000 HEV et enfin 1,4 million de MHEV. Le total des ventes de xEVs en Europe a donc atteint près de 5 millions d’unités en 2022, soit 45% du marché européen des véhicules particuliers contre 41% en 2021, ce qui permet de penser que l’on pourrait atteindre la barre des 50% en 2023.
Le marché turc des véhicules particuliers a augmenté de 5,5% en 2022 par rapport à 2021
Le marché turc des voitures particulières est resté d’un bon niveau en 2022, avec un volume de 592 660 unités, représentant une augmentation de 5,5% par rapport à 2021. Le marché turc revient au niveau de 2020, mais reste encore éloigné des années fastes 2015-2017 où il avait dépassé les 700 000 unités par an.
 
Rappelons qu’en 2008, le marché turc était tombé à 300 000 unités et avait progressivement entrepris une lente remontée jusqu’aux 700 000 unités par an dont on vient de parler. Le marché turc, souvent soumis à des aléas économiques, était retombé progressivement à 400 000 unités en 2019, avant d’effectuer une nouvelle remontée de 2020 à 2022.
 
Plus globalement, les deux dernières années montrent que la Turquie n’a pas vraiment souffert des problèmes de logistique annoncés par les différents constructeurs, ni de la crise des semi-conducteurs, ni de la guerre en Ukraine. En outre, l’électrification est complètement absente du marché turc aujourd’hui alors que le gouvernement turc a lancé cette année le projet d’un nouveau constructeur local 100% électrique : Togg.
 
Malgré le départ de Honda l’an dernier, le marché turc est alimenté par les constructeurs produisant localement comme Stellantis dont la part de marché passe de 27% à 31% entre 2021 et 2022, Renault-Nissan dont la part de marché passe de 21% à 23% ou Hyundai-Kia dont la part de marché passe de 9% à 11%. Chez Stellantis, la marque Fiat représente l’essentiel des ventes sur le marché turc, qui reste une marque très présente depuis les années 60.
 
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