L’usine Stellantis d’Eisenach va produire des véhicules électriques à partir de 2024
Le site Stellantis d’Eisenach, situé dans l’Est de l’Allemagne, qui a vu son volume de production s’effondrer ces dix dernières années, passant de 170 000 unités en 2013 à 50 000 en 2022, fabriquera la nouvelle génération de l’Opel Grandland (SUV de segment C dérivé du Peugeot 3008) qui sera disponible en version thermique, hybride rechargeable (PHEV) et 100% électrique (BEV).
 
Le futur Opel Grandland sera lancé au second semestre 2024 et reprendra la plateforme STLA Medium de la nouvelle génération du Peugeot 3008 qui sera présenté fin 2023 pour une commercialisation début 2024. Cette nouvelle plateforme  qui remplace la plateforme EMP2 de PSA permet de produire sur une même base des véhicules thermiques, hybrides et électriques.
 
Rappelons que la marque Opel (comme sa cousine britannique Vauxhall) a annoncé vouloir devenir une marque 100% électrique dès 2028. Quelle est la proportion de véhicules électrifiés chez Opel en 2022 ? L’an dernier, les modèles Corsa-e, Astra-e, Combo-e, Vivaro-e et Movano-e représentaient une part de 17% des ventes totales d’Opel, dont 14% de BEV et 3% de PHEV.
 
Cette proportion se rapproche de celle de BMW (18% de véhicules électrifiés dont 11% de BEV et 7% de PHEV) et est meilleure que celle de Mercedes (13% de véhicules électrifiés dont 6% de BEV et 7% de PHEV). Elle est surtout meilleure que celle de Volkswagen, qui est le concurrent direct d’Opel (10% de véhicules électrifiés dont 7% de BEV et 3% de PHEV). Elle est enfin comparable à celle de Ford Europe (17% de véhicules électrifiés dont 4% de BEV et 13% de PHEV), sauf que les proportions de BEV et PHEV sont inversées par rapport à celles d’Opel.
Stellantis va produire des voitures en Algérie et en Afrique du Sud
Le groupe Stellantis réalise près de 45% de ses ventes mondiales en Europe et 28% aux Etats-Unis, ce qui signifie que le constructeur se concentre surtout sur ces deux régions qui représentent les trois quarts de ses ventes.
 
La diffusion de ses modèles en Chine s’est soldée par un échec, le constructeur étant prêt maintenant – après quelques hésitations – à se retirer du premier marché mondial. La diffusion de ses modèles en Inde, marché d’avenir, n’a pas non plus montré jusqu’ici de réelles performances. D’autre part, le constructeur a cessé de vendre ses modèles en Russie, suite au conflit entre l’Ukraine et la Russie. Enfin, les tentatives d’une implantation dans le Sud-Est asiatique ne se sont pas soldées par un grand succès.
 
La situation mondiale de Stellantis, pousse le groupe à investir les marchés africains.
 
Première initiative : un accord a été signé entre Stellantis et le gouvernement sud-africain pour produire des voitures en Afrique du Sud à partir de 2025. Rappelons que l’Afrique du Sud est le premier marché automobile du continent africain (500 000 unités en 2022). On ignore encore aujourd’hui quelles seront les marques fabriquées sur place et encore moins les modèles.
 
Seconde initiative : un accord a été signé entre Stellantis et le gouvernement algérien pour produire des voitures en Algérie à partir de 2024. On sait qu’il s’agira de modèles de la marque Fiat : 500, 500X, Doblo, future Tipo. La capacité de production de l’usine située près d’Oran devrait atteindre 90 000 véhicules par an en 2026. Rappelons que le marché algérien n’a pas dépassé les 17 500 unités en 2022, contre 100 000 unités en 2021, 150 000 en 2019 et 250 000 en 2015.
La production automobile en Angleterre est tombée à 900 000 unités en 2022
Le volume de la production VP+VU réalisé en Angleterre a subi un véritable effondrement après le vote du Brexit (sortie de l’Union européenne) en 2016. Le volume de production est passé de 1,8 million d’unités en 2016 à 1,4 million en 2019 puis à 1 million en 2020 et enfin 900 000 en 2022. Depuis 2016, la production automobile britannique a donc été divisée par deux.
 
Tous les constructeurs ont été touchés : Nissan dont le volume de production atteignait 500 000 unités par an entre 2012 et 2016, a vu sa production chuter de 50% pour atteindre 250 000 unités en 2022. Nissan reste toutefois le premier constructeur de Grande-Bretagne, dont il représente le quart du volume total.
 
Pour le groupe indien Tata Motors (marques Jaguar et Land Rover), la chute a été la plus brutale. De 500 000 véhicules par an en 2015 et 2016, ce constructeur est tombé à 400 000 unités en 2019, 250 000 unités en 2020 et 200 000 en 2021. Cette chute a été accélérée par l’effondrement des ventes de Jaguar et par la délocalisation de certains modèles Land Rover vers la Slovaquie.
 
Toyota a vu son volume de production divisé par deux en raison de l’abandon de l’Avensis en 2018. Honda a cessé ses activités en 2021 alors que son volume de production moyen au cours de ces dernières années atteignait 150 000 véhicules par an.
 
Opel a vu sa production baisser également de moitié en raison du moindre succès de l’Astra puis de l’arrêt de sa production qui fut relocalisée en Allemagne. Enfin, seul Mini (groupe BMW) a vu son volume de production rester stable à environ 200 000 véhicules par an, en raison d’un succès constant et du refus du constructeur de délocaliser sa production.
Les constructeurs coréens quittent à leur tour la Russie
Suite au conflit entre l’Ukraine et la Russie, les Etats-Unis et les Européens ont décidé d’appliquer de nouvelles sanctions économiques envers la Russie. Un des volets de ces sanctions concernent l’industrie automobile. Ainsi, les constructeurs européens et japonais ont décidé de quitter la Russie. Les constructeurs américains avaient déjà quitté le pays il y a quelques années.
 
BMW, Mercedes, Toyota et Nissan ont donc cessé leur production en Russie dès mars 2022, un mois après le début du conflit. Renault, Mazda, Mitsubishi, Stellantis et Volkswagen le mois suivant. Il ne restait à ce moment-là que les constructeurs russes (Avtovaz, Moskvitch, UAZ, GAZ), les constructeurs chinois et les constructeurs coréens.
 
Mais ces derniers ont stoppé à leur tour leur production en Russie en octobre 2022. Cette décision a sans doute été difficile à prendre car les modèles Hyundai et Kia fabriqués localement figuraient parmi les voitures les plus vendues en Russie. La Kia Rio sedan était quatrième sur le marché russe en 2022, la Hyundai Solaris était cinquième et la Hyundai Creta était septième.
 
Le groupe Hyundai-Kia était devenu l’un des plus importants producteurs en Russie, entre 2015 et 2020, devançant même la marque Avtovaz. Le départ des Coréens de Russie laisse maintenant le champ libre aux constructeurs chinois qui vont pouvoir s’implanter massivement en Russie, aux côtés des constructeurs russes comme Avtovaz, Moskvitch, UAZ et GAZ. Précisons que Moskvitch produit actuellement des voitures chinoises sous licence. C’est ce qui pourrait arriver avec Avtovaz d’ici quelques années, car le constructeur russe manque régulièrement de financements pour renouveler sa gamme de véhicules. Renault avait subvenu à ces besoins en 2011, lorsqu’il prit le contrôle d’Avtovaz, mais aujourd’hui tout est à refaire.
La production automobile en Italie est tombée à 700 000 unités en 2022
Le volume de la production VP+VU réalisé en Italie est tombé à 700 000 unités en 2022, contre 800 000 en 2020 et 2021, et 1 million en 2018. Mais le volume de production en Italie dépassait encore 1,3 million en 2007.
 
Ce pays producteur autrefois prospère, du temps où Fiat était le second constructeur européen derrière Volkswagen et qu’il n’avait pas encore décidé de délocaliser une bonne partie de sa production, notamment vers la Pologne et la Serbie, a subi de plein fouet les différentes décisions qui ont sacrifié nombre de ses usines, comme Mirafiori qui n’est plus que l’ombre d’elle-même (c’était l’une des plus grandes usines européennes dans les années 60) ou Termini qui a été fermée en 2011. Les décisions de laisser mourir la Fiat Punto (berline de segment B) sans être remplacée, de délocaliser en Turquie les berlines Fiat de segment C, de laisser mourir la marque Lancia ou d’échouer à relancer la marque Alfa-Roméo ont fait un grand tort à toute l’industrie automobile italienne.
 
Alors que la production italienne était tombée au plus bas en 2013 et 2014 (650 000 voitures fabriquées par an), le groupe Fiat décida de relocaliser la production de la Fiat Panda en Italie et en y implantant la production de la Jeep Renegade. Ces décisions ont permis à la production italienne de remonter à 1 000 000 d’unités en 2016, 2017, 2018 et 2019. La chute du marché italien en 2020, 2021 et 2022 a fait replonger la production italienne (-500 000 voitures par an) durant ces trois dernières années.
 
Le groupe Stellantis qui représente aujourd’hui 84% de la production italienne devra veiller à implanter une production importante de voitures électriques en Italie pour que ce pays reste un producteur automobile non négligeable.
 
Plateformes Inovev  >
Pas encore inscrit?
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de Cookies et des Conditions Générales d'utilisation (CGU) du site Inovev (www.inovev.com)
Ok