Jaguar prépare sa renaissance en 2025
La marque Premium britannique Jaguar, filiale du groupe indien Tata Motors, au sein de l’entité JLR (ex-Jaguar Land Rover), prépare sa renaissance en 2025 qui prendra la forme d’une berline de haut de gamme et 100% électrique.
 
Les berlines à moteur thermique XE (segment D) et XF (segment E), ainsi que le coupé F-Type, seront abandonnées dès l’été 2024. Quant aux SUV E-Pace (segment C) et F-Pace (segment D), ainsi que le SUV I-Pace, ils seront retirés du programme de production durant l’été 2025.  La gamme Jaguar complètement vide verra alors apparaître l’héritière tant attendue de la berline iconique XJ (1968-2019) mais cette fois à motorisation 100% électrique. Pour l’instant, ce modèle est connu sous l’appellation GT 4 portes, mais ce nom n’est probablement pas celui qui sera choisi lors de la commercialisation du modèle.
 
L’objectif du constructeur est de reconstruire toute une gamme de berlines et SUV 100% électriques de haut de gamme entre 2025 et 2030, pouvant rivaliser à la fois avec les constructeurs Premium allemands (Audi, BMW, Mercedes) et avec les constructeurs britanniques de très haut de gamme (Aston-Martin, Bentley, Rolls-Royce). Le souhait de la direction de Jaguar est de se positionner en terme de prix et de standing entre ces deux groupes de constructeurs.
 
Conséquence de cette nouvelle orientation, les Jaguar XE et E-Pace ne seront pas remplacés, car jugés pas assez haut de gamme. Jaguar ne produira plus de véhicules de segments C et D, mais seulement de segments E et F. La course aux volumes sera définitivement abandonnée pour se concentrer sur un volume de production plus faible mais plus rémunérateur.
Tesla connaît ses premières difficultés
Le premier constructeur mondial de véhicules 100% électriques, Tesla, connaît ses premières difficultés, après plusieurs années de croissance forte et ininterrompue. Le constructeur californien a produit 1,85 million de véhicules électriques en 2023, contre 1,37 million en 2022, 930 000 en 2021 et 500 000 en 2020.
 
Le début d’année 2024 marque un net ralentissement de la production, avec 401 000 véhicules fabriqués au premier trimestre contre   408 000 au premier trimestre 2023. Le plus inquiétant est le résultat de mars 2024 (97 000 unités) en baisse de 58 000 unités par rapport à mars 2023, qui n’est pas totalement imputable à l’interruption pendant une semaine de la production à Berlin. Plus généralement, Tesla a vu ses livraisons mondiales baisser de 8,5% au premier trimestre 2024 par rapport au premier trimestre 2023. Du coup, ventes en baisse et production stable ont engendré une augmentation des stocks qui sont passés de 21 jours à 37 jours (soit 160 000 voitures). Le constructeur pourrait licencier 10% de ses effectifs, soit 14 000 personnes. La question est de savoir si cette méforme est particulière à Tesla ou s’il s’agit d’une méforme générale du marché des véhicules électriques.
 
Tesla a du mal à renouveler et à élargir sa gamme. La Model S est âgée de 12 ans, le Model X a 9 ans, le Model 3 a 7 ans et le Model Y a 4 ans. Le lancement du Model 2 a été reporté à une date ultérieure et les changements de prix incessants ont fini par lasser les clients, les prospects et les gestionnaires de flottes (comme Hertz).
 
En ce qui concerne le marché des BEV, il semble ralentir depuis le mois de février 2024, surtout dans les pays qui ont mis fin aux subventions pour l’achat de BEV comme l’Allemagne. Tesla pâtit de ce ralentissement, comme les autres constructeurs de BEV.
Nissan veut vendre 4,5 millions de véhicules en 2026/2027 contre 3,5 millions en 2023/2024
Nissan qui s’est séparé de Renault l’an dernier (après avoir été pendant une vingtaine d’années dans le groupe Renault-Nissan) modifie sa stratégie en vigueur depuis plusieurs années, c’est-à-dire réduire les volumes et augmenter les profits, stratégie qui avait conduit le constructeur à réduire ses capacités de production de 20% passant ainsi de 7 millions à 5,6 millions par an.
 
Le problème est que Nissan n’a produit que 4 millions de véhicules en 2021 et encore moins les deux années suivantes : 3,2 millions de véhicules en 2022 et 3,3 millions en 2023. Sur l’exercice japonais 2023/2024 (de mars à mars), Nissan annonce toutefois un volume de 3,5 millions de véhicules produits.
 
Aujourd’hui, le constructeur veut mettre un terme à la réduction de ses volumes et table sur une relance de ses ventes, annonçant un objectif de vendre 4,5 millions de véhicules sur l’exercice 2026/2027.
 
Les ventes de Nissan déclinant à la fois en Chine et en Amérique du Nord (ses deux grands marchés mondiaux), il sera très difficile d’inverser la tendance de ces trois dernières années, surtout que le constructeur veut à la fois augmenter ses volumes et ses marges. En Chine, ses usines ne fonctionnent aujourd’hui qu’à 50% de leurs capacités. Avec le délitement de son partenariat avec Renault, l’objectif de Nissan sera d’autant plus difficile à atteindre. Seul espoir, son nouveau partenariat avec Honda dans le domaine de la voiture 100% électrique pourrait avoir une incidence positive sur les ventes de Nissan, mais cet accord sera réussi s’il profite à la fois à Nissan et à Honda, ce qui n’est pas gagné d’avance.
Mercedes met fin à la production de la Smart Fortwo
Mercedes a mis fin le 29 mars 2024 à la production de la Smart Fortwo 100% électrique qui restait le seul modèle de la marque Smart encore fabriqué en Europe, après l’arrêt des Smart Fortwo à moteur thermique et des Smart Forfour à moteur thermique et 100% électrique.
 
La Smart Fortwo (berline de segment A) qui était fabriquée en France (à Hambach) depuis 1998 était le modèle le plus court de la production automobile européenne (hors voiture de segment L6/L7), avec une longueur de 2,70 m (2,50 m pour les premiers modèles). Son poids ne dépassait pas 850 kilos en version thermique et 1 150 kilos en version électrique (750 kilos en version thermique pour les premiers modèles). Au total, plus de 2,2 millions de Smart Fortwo ont été fabriquées et vendues, mais il semble que le modèle n’ait jamais été rentable pour le constructeur en raison de ventes inférieures à 100 000 unités par an en moyenne, alors que les objectifs étaient fixés à 150 000 unités par an.
 
L’avenir de la marque dépend maintenant des modèles 100% électriques #1 et #3 fabriqués en Chine (à Xi’an, dans la province du Shaanxi) par le groupe Geely en JV avec Mercedes. Mais ces modèles font partie d’un tout autre univers :  la #1 mesure 4,27 m de long et pèse 1 800 kilos tandis que la #3 mesure 4,40 m de long et pèse 1 900 kilos. En réalité, la #1 est située dans le segment B et la #3 est située dans le segment C. Il n’y aura probablement plus de Smart de segment A, pour des raisons de rentabilité.
 
Il sera intéressant de savoir si les clients de ces modèles vont continuer à utiliser ce type de voitures ou vers quels modèles ils s’orienteront à l’avenir, étant donné que le segment A s’est réduit comme peau de chagrin depuis plusieurs années, suite au retrait de la plupart des modèles.
Ford reporte de deux ans le lancement de ses nouveaux SUV électriques
Après avoir reporté d’un an le lancement en Europe de son SUV 100% électrique baptisé Explorer, le constructeur américain Ford a annoncé qu’il reportait de deux ans le lancement en Amérique du Nord de ses nouveaux SUV 100% électriques dont on ne connaît pas encore le nom.
 
Ces SUVs devraient reprendre la plateforme des Volkswagen  ID3/ID4 – comme pour l’Explorer BEV – suite à un accord entre les deux constructeurs (en échange, Ford fournit la base du pick-up Ranger pour réaliser le pick-up VW Amarok). Ces deux nouveaux modèles 100% électriques devaient être lancés sur le marché nord-américain en 2025. Ils seront lancés finalement en 2027.
 
On pourrait en déduire que Ford ne croit pas beaucoup au développement des véhicules électriques en Amérique du Nord (la part de marché des BEV ne devrait pas dépasser 8% du marché US en 2024) mais le constructeur a fait savoir qu’il entendait tirer avantage des dernières technologies liées aux batteries et attendre de nouveaux progrès sur ces produits pour offrir une proposition optimale à la clientèle… Une autre explication tiendrait au fait que Ford ne serait pas entièrement satisfait de la plateforme Volkswagen, car le constructeur américain a indiqué qu’une équipe de design située en Californie était en train de concevoir une toute nouvelle plateforme électrique plus petite et à faible coût, donc plus rentable et plus flexible, capable d’équiper plusieurs modèles avec des volumes élevés.
 
Conséquence du report du lancement en Amérique du Nord des deux SUV 100% électriques, l’usine canadienne d’Oakville (Ontario) qui devait les produire à partir de 2025, va devoir poursuivre l’assemblage des SUV Ford Edge et Lincoln Nautilus (à moteur thermique) pendant encore trois ans, alors qu’il était prévu de les arrêter. Le lancement de ces modèles remonte à 2015.
 
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