Le marché mondial (VP+VUL) a augmenté de 1,7% en 2024 par rapport à 2023
Selon Inovev, le marché automobile mondial (VP+VUL) a augmenté de 1,7% en 2024 par rapport à 2023. Cette faible progression traduit un net ralentissement de la croissance de la production mondiale puisque l’année 2023 s’était terminée par une augmentation de 12,9% par rapport à 2022, après trois années de crise il est vrai. Les années 2020, 2021 et 2022 avaient été marquées par la crise sanitaire (2020), puis par la crise des semi-conducteurs (2021), puis par la crise des approvisionnements (2022) amplifiée par le début de la guerre russo-ukrainienne et par la forte croissance du rythme de l’inflation.
 
Ces trois années ont fait perdre entre 30 millions et 40 millions de véhicules au total, or le rattrapage de 2023 et 2024 n’a fait que compenser une petite partie de ce volume, revenant à un niveau atteint en 2019, mais qui était déjà inférieur à ceux des années 2016-2017-2018. Le volume d’immatriculations de véhicules neufs (VP+VUL) dépasse à peine les 82,2 millions d’unités en 2024, contre près de 81 millions en 2023, 82,2 millions en 2019 et 86 millions en 2018.
 
Les pays les plus dynamiques en 2024 ont été curieusement la Russie et l’Ukraine, deux pays en guerre l’un contre l’autre, mais n’affectant apparemment qu’une petite partie de l’Ukraine aujourd’hui (20% du territoire qui se situe à l’Est du pays) en attendant un hypothétique cessez-le-feu. Le marché russe a progressé de 48% en 2024 et l’Ukraine de 24%, illustrant un rattrapage partiel après deux années de vaches maigres. On note aussi la bonne tenue du Canada (+9,0%) et du Mexique (+9,9%), deux pays dans le viseur de l’administration Trump (projet de surtaxer leurs importations). Le Brésil réalise aussi une bonne performance (+7,6%).
 
L’Europe est quasi stable (-0,7%), tandis que la Corée (-5,6%), le Japon (-7,5%) et l’Argentine (-5,9%) sont en baisse. Petites progressions pour la Chine (+3%), l’Inde (+3,4%) et les USA (+2,4%).
Inovev prévoit 50 000 unités par an de la nouvelle Volvo ES90
Le constructeur suédois Volvo (filiale du chinois Geely) a présenté sa nouvelle berline ES90 de segment E qui remplace la S90 lancée en 2016. Mais contrairement à la S90 qui était dotée de moteurs thermiques, hybrides rechargeables (PHEV) et micro-hybrides (MHEV), la nouvelle ES90 est dotée uniquement d’un moteur 100% électrique (BEV), d’où son nom ES90. Même si Volvo est revenu sur son objectif de ne proposer que des motorisations 100% électriques en Europe en 2030, le constructeur continue donc d’étoffer sa gamme électrique. La nouvelle Volvo ES90 est une longue berline (5,00 m), assez haute (1,55 m) pour attirer les conducteurs de SUV (c’est Volvo qui le dit) qui concurrence les BMW i5, Tesla Model S, Audi A6 E-Tron et Mercedes EQE.
 
Elle reprend la plateforme SPA2 du SUV EX90 (segment E) avec une architecture 800V. Les motorisations électriques commencent avec la Single Motor dotée d’un moteur arrière de 333 ch (245 kW) couplé à une batterie NMC de 88 kWh autorisant une autonomie de 650 km selon le cycle WLTP. La Twin Motor est dotée de deux moteurs (un à l’avant et un à l’arrière) totalisant 449 ch (330 kW) couplés à une batterie NMC de 102 kWh autorisant une autonomie de 700 km selon le cycle WLTP.
 
La Volvo ES90 dispose d’une cinquième porte à l’arrière, ce qui est rare sur une berline de segment E. C’est une des raisons qui laisse à penser que le lancement d’une version break (EV90) semble peu probable, Volvo privilégiant plutôt la gamme de ses SUV.
 
La Volvo ES90 (vendue 75 000 à 90 000 euros en France) ne sera pas produite en Europe mais en Chine, Volvo ayant choisi ce pays en raison de ses infrastructures avancées et de son expertise dans la fabrication de véhicules électriques. Inovev table sur 50 000 ventes par an dans le monde.
Les Smart #1 et #3 ne parviennent pas à s’imposer ni en Europe ni en Chine
Nicolas Hayek, fondateur du groupe horloger Swatch, est le créateur de la Swatchmobile dévoilée dans les années 1990 et qui deviendra –  après quelques modifications – la Smart en 1998, avec l’aide de Mercedes. Ce petit modèle deux places de 2,50 m de long était sans rival en Europe. C’est la raison pour laquelle la Smart (rebaptisée Fortwo au moment du lancement de la Forfour à quatre places) rencontrera un certain succès sur le marché européen, en tant que citadine de segment A. Sur un total de 2,5 millions de Smart produites en France (Hambach en Lorraine) entre 1998 et 2024, 2,1 millions étaient des versions deux places (Fortwo) et 0,4 million des versions quatre places (Forfour). Le premier pic de ventes fut atteint en 2004-2005 (132 000 unités par an) après le lancement de la Forfour qui doublait l’offre de la marque, avant un lent déclin observé entre 2006 et 2014, le volume de ventes de Smart passant de 132 000 en 2005 à 54 000 en 2014, avec l’abandon de la Forfour dès 2007. Les nouvelles générations de Fortwo et Forfour lancées en 2014 ont relancé la marque qui atteint un second pic de ventes en 2019 (113 000 unités). Mais la maison-mère Mercedes décide alors de passer toute la gamme Smart au 100% électrique et les ventes s’effondrent (du fait d’un prix de 26 500 euros pour une Smart électrique contre 12 500  euros pour une Smart thermique). En 2020, seulement 27 000 Smart sont écoulées en Europe. Toutefois, 140 000 Smart électriques y seront vendues jusqu’en décembre 2024.
 
Mercedes décide de s’associer avec le chinois Geely pour concevoir et produire les futures Smart électriques en Chine. La #1 de segment B est lancée en 2023 et la #3 de segment C en 2024. Mais ces modèles plus imposants et plus chers que les anciennes Fortwo et Forfour ne parviennent pas s’imposer ni sur le marché européen ni sur le marché chinois.
 
Les ventes mondiales de Smart remontées à 87 500 unités en 2023, contre 37 000 en 2022, retombent à 57 500 en 2024. Le constat est que les Fortwo et Forfour n’ont pas été vraiment remplacées. La clientèle réclame une Smart électrique de segment A, à un prix abordable.
Stellantis stoppe définitivement la production du petit utilitaire Fiorino
Le groupe Stellantis a stoppé définitivement fin 2024 la production du petit utilitaire Fiat Fiorino lancé en 2007 qui aura donc connu une carrière commerciale longue de 17 ans. Ce modèle fabriqué en Turquie succédait alors au Fiat Fiorino sur base Fiat Uno qui lui était fabriqué en Italie.
 
Le Fiorino était le plus petit des utilitaires de la gamme Fiat qui comprenait au niveau supérieur les Doblo (N1-1), les Scudo (N1-2) et les Ducato (N1-3). En 2008, le Fiorino est décliné en versions Peugeot (Bipper) et Citroën (Nemo), les deux marques françaises ne disposant pas de modèle utilitaire aussi petit à leur catalogue.
 
L’utilitaire Fiat Fiorino vécut sa carrière commerciale dans l’ombre du Fiat Doblo davantage demandé car disposant d’un volume de chargement plus important. Le Fiorino connut sa meilleure période au moment de la crise économique de 2009-2010, durant laquelle la demande s’orientait vers les petits modèles, encouragée par les primes à la casse. En 2009 et 2010, la Fiorino atteint 120 000 unités produites par an avant de retomber à 80 000 puis 40 000 les années suivantes.
 
Le Fiat Fiorino est restylé en 2016 alors que disparaissent au même moment les Citroën Nemo et Peugeot Bipper. Le groupe PSA propriétaire des marques Citroën et Peugeot avait jugé que l’avenir des utilitaires ne passait pas par ce petit format mais qu’au contraire par des formats agrandis comme les futurs Citroën Berlingo et Peugeot Partner qui seront lancés en 2018. En 2024, Fiat (intégré dans le groupe Stellantis depuis 2021) tire la même conclusion en abandonnant et en ne remplaçant pas le Fiorino.
Inovev prévoit entre 200 000 et 250 000 unités par an de la nouvelle Audi A6
Audi a présenté la remplaçante de l’Audi A6 à moteur thermique (code C8) qui aurait du s’appeler A7, mais qui s’appelle finalement A6 suite à un nouveau changement de politique concernant la dénomination des modèles de la marque.
 
La nouvelle Audi A6 à moteur thermique (code C9), qu’il ne faut pas confondre avec l’Audi A6 E-Tron à motorisation 100% électrique, est dévoilée uniquement en version break Avant (version traditionnellement la plus vendue des Audi A6). Il n’est donc pas certain qu’une version berline soit lancée dans les prochains mois, du moins en Europe (mais peut-être en Chine). Le groupe VW (dont fait partie Audi) avait déjà procédé de la même manière avec la nouvelle VW Passat uniquement disponible en break.
 
La nouvelle Audi A6 Avant, qui s’allonge de 5 cm pour atteindre 4,99 m, est basée sur la plateforme PPC réservée aux motorisations thermiques et hybrides (F-HEV, PHEV, MHEV) contrairement à l’Audi A6 E-Tron basée sur la plateforme PPE dédiée aux motorisations 100% électriques. Ses moteurs sont ultra-connus : le quatre cylindres 2.0 TFSI essence de 204 ch (150 kW), le V6 3.0 TFSI essence micro-hybride (MHEV) de 367 ch (270 kW) et le quatre cylindres 2.0 TDI diesel micro-hybride (MHEV) de 204 ch (150 kW). Des motorisations hybrides rechargeables (PHEV) viendront s’ajouter à la gamme en 2026, ainsi que des versions sportives S6 et RS6.
 
La nouvelle Audi A6 Avant ,proposée à un tarif compris entre 70 000 et 80 000 euros selon les versions, entre en concurrence directe avec les BMW Série 5 break Touring et Mercedes Classe E break. Le modèle sera produit à Neckarsulm (Allemagne) et à Changchun (Chine) comme aujourd’hui, au rythme de 200 000 à 250 000 unités par an au total, ce volume devant dépendre de l’intensité du succès des Audi A6 E-Tron électriques au cours des prochaines années.  Audi est prêt à augmenter la production des versions thermiques si les versions électriques ont du mal à décoller, que ce soit en Europe ou en Chine, la réciproque étant également vraie.
 
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